Critique Manga : AI non-stop!

Titre Complet : AI non-stop!
Titre VO : AI Ga Tomaranai!
Dessin/Scénario : Ken Akamatsu
Editeur VF : Pika
Type : Shonen
Genres : Comédie, Romance, Ecchi
Nombre de volumes : 8
Commercialisation : Stoppée, facilement trouvable d'occasion à petit prix

Résumé : Hitoshi est un jeune étudiant, médiocre en tout sauf en informatique. Avec une cote de popularité proche du néant, il n'a pas de petites amies, et passe son temps libre à s'en inventer en les créant lui-même sur son ordinateur. Un passe-temps qui prend une nouvelle dimension le jour où, suite à un violent orage, son programme le plus abouti, Satie, se matérialise devant lui...

Dans ma quête de la bibliographie de Ken Akamatsu, voici son point de départ, sa première série commercialisée au Japon, entre 1994 et 1997, chez nous elle sera éditée en 2004 et 2005, suite au succès de Love Hina.

Si j'insiste sur les dates, c'est pour que vous compreniez que le sujet évoqué, l'informatique et l'intelligence artificielle, était loin d'être quelque chose de quotidien contrairement à aujourd'hui. A l'époque il était très rare d'avoir un ordinateur à la maison et internet était plus une chimère de professionnel qu'autre chose pour le particulier. C'est donc avec ce premier manga que l'auteur met en avant une de ses grandes passions qu'est l'informatique, on en retrouvera des signes plus tard, notamment dans les bonus de Negima où il explique sa transition vers le dessin numérique et la création des décors en 3D sur PC. Et on parle bien d'informatique, pas de science-fiction, car toute la base évoquée dans le manga, ce sont bien des choses cohérentes avec les différents modules qu'il fallait rajouter à un PC rien que pour faire du son, les sauvegardes sur de nombreuses disquettes etc. Bien sûr le récit va partir sur des éléments moins réalistes lorsque Satie va prendre vie, sur le coup on va nous sortir une piste de crédibilité, mais vite mettre de côté tout ça, car bon le plus important c'est se qu'il va se passer ensuite.

Même si ce sont ses débuts, on retrouve très rapidement tout ce qui a fait la popularité du mangaka, un personnage principal des plus banal, légèrement pervers sur les bords et qui va se retrouver dans des situations ecchi involontaires. Mais on reste quand même dans un esprit assez soft, ça se limite à deux/trois scènes par tomes, sans que ça montre grand chose.

La sortie du manga chez nous n'était pas anodine, car l'édition que nous avons eu s'inspire de la réédition japonaise qui a suivi Love Hina, ainsi on retrouve quelques bonus comme des commentaires de l'auteur entre deux chapitres. Commentaires qui ont parfois la particularité de spoil le chapitre avant de le lire, en mode "Ah oui c'est ici que machine débarque ou qu'il se passe ça", je veux bien que l'édition japonaise s'adresse éventuellement a des personnes qui ont déjà lu le manga, mais chez nous ils auraient pu décaler un peu les commentaires... Les couvertures ont aussi tout été refaite pour l'occasion, pour ça qu'elles sont très similaire à celles de Love Hina, alors qu'à l'origine elles avaient un style bien année 90 avec une fond uni de couleur pastelle et un ou deux personnages dessus (comme les vieux DBZ si vous voyez). D'ailleurs, les personnages toujours un maillot de bain sont aussi un ajout, rien à voir avec le contenu des chapitres, c'est juste pour la référence à internet "l'océan d'information".

Concernant le scénario, mise à part le côté informatique, c'est du très classique, le loser qui se retrouve soudainement avec la fille parfaite qui lui est dévoué, déjà vu, même à l'époque je pense. Après il y a le côté humour, du fait que Satie est une IA, elle ne comprend pas certaines choses ou elle emploi des méthodes pas du tout normales pour régler certains problèmes, ce qui en fait une série quotidien, humour et déjanté assez sympathique. D'autres personnages feront leur apparitions bien sûr, d'habitude je détail pas trop, mais là il nécessaire de parler de Tweanie et Fortie, les sœurs de Satie, deux autres IA qui viendront compléter le quotidien d'Hitoshi. Le première va avoir le rôle de grande sœur de Satie, mais aussi un peu d’antagoniste au début en se mettant à travers la relation entre les deux personnages principaux, puis se ravisera par la suite. Fortie elle joue le rôle de la petite sœur mais aussi du petit frère via un petit bug dans son programme, au début le personnage a un concept et est un peu exploité, mais rapidement il est mis de côté et devient juste un "comic relief", limite une mascotte, qui est toujours présent dans un coin de case en SD, mais sans aucune utilité, ça se ressent aussi sur son design où elle devient de plus en plus petite, sans aucune raison valable, les personnages en viennent même à faire une blague à ce sujet, comme si l'auteur avait remarqué ça trop tard et le justifiait par une excuse bidon, c'est un peu dommage.

On en vient donc à l'intérêt de l'histoire dans sa globalité et on se rend compte qu'il y a pas tant de fil rouge que ça, les chapitres amènent une nouvelle situation ou personnage, on règle le truc et on passe à autre chose, sans voir forcément de grosse conséquence. On sent bien que l'auteur enchaine les idées, mais sans vraiment penser à la suite, il le dit lui même dans les commentaires qu'il aurait pu faire revenir certains personnages qui paraissaient importants mais qu'on ne voit qu'une fois au final. Dans un sens, ça montre bien que c'était sa première œuvre, faite avec passion, mais pas forcément aboutie sur sa structure.

J’ai plutôt bien apprécié la série, du Ken Akamatsu ça se lit toujours bien, remettre le côté informatique dans son contexte m'a vraiment fait triper, je pense qu'à l'époque ça devait vraiment être de la science fiction tout ça. Mais le tome final apporte une confrontation soudaine et pas mal de détail qui aurait pu être incorporé avant, ça m'a un peu coupé la motivation de le terminer car on sent bien que tout ça n'est pas dans l'ambiance de la série et que ça ne peut pas avoir un impact aussi important qu'on veut nous le faire croire. Du coup c'est une série qui serait surtout recommandé pour les fans de l'auteur/de Love Hina pour son style similaire ou si vous avez une passion pour l'informatique des années 90.

C'est donc la fin de mon marathon Ken Akamatsu, j’ai terminé toutes ses œuvres majeur et pu voir sa progression au fil du temps, j'ai dans l'idée de vous faire une récap, mais il me reste d’abords deux petits bonus à lire et je pense que je vais prendre le temps pour voir comment m'occuper de ça.

Avec des couvertures pareils, je pensais vraiment que ça serait sur la thématique de la plage et que le "AI" était une référence au mot "amour" en jp, que ça serait donc une comédie harem banal au bord de l'eau, pas du tout le cas xD.